
#06 | Bourse : analyse fondamentale ou technique, faut-il choisir son camp ?
PODCAST - DANS LA PLACE
Dans cet épisode du podcast Dans la place, sponsorisé par Fortuneo, on s’attaque à une question essentielle pour tout investisseur : comment analyser une action en bourse ?
Analyse fondamentale ou analyse technique : faut-il choisir une méthode ? Est-il possible de combiner les deux ? Quels indicateurs peut-on suivre ? Comment interpréter les données financières d’une entreprise ?
Et surtout, peut-on se lancer quand on est débutant ?

Pour répondre à ces questions, Thibault Menanteau reçoit deux invitées1 , aux profils complémentaires, pour croiser les regards et démystifier les méthodes d’analyse souvent utilisées par les investisseurs.
- Valérie : Analyste financière chevronnée, elle a été classée meilleure analyste sur actions européennes plusieurs années de suite par AQ Research2. Aujourd’hui analyste chez DayByDay, elle partage son expertise de l’analyse technique et fondamentale avec clarté et pédagogie.
- Amandine : Responsable bourse et placements chez Fortuneo, Amandine investit en bourse depuis plusieurs années. Elle revient sur ses débuts, ses choix, ses outils et sa méthode. Avec une approche long terme, elle incarne une vision de l’investissement éclairé.
Au programme :
- Qu’est que l’analyse boursière ? Comment définir l’analyse fondamentale ? Et l’analyse technique ?
- Quels sont les indicateurs que l’on peut surveiller ?
- Peut-on analyser seul une entreprise quand on est particulier ?
- Quels outils sont à disposition des clients en ligne ?
- Quelle méthode possible selon son profil investisseur ?
À retenir :
L’analyse en bourse, ce n’est pas que des chiffres : c’est une méthode pour mieux comprendre les risques et prendre des décisions d’investissement qui conviennent.
Que vous soyez plutôt sprinteur ou marathonien, il existe des outils accessibles à tous pour progresser dans votre stratégie.
L'investissement en bourse comporte un risque de perte totale ou partielle du capital investi.
Les informations dans le cadre de ce podcast ne constituent pas du conseil en investissement et ne sauraient engager la responsabilité de Fortuneo pour toute décision prise sur cette base.
Présentation : Thibault Menanteau
Production et réalisation : CALLIOPÉ en collaboration avec Fortuneo

Au programme
⌛ 33 min
00:00 - Introduction
01:20 - Intervenants et expériences boursières
03:20 - Disclamers
03:50 - Qu'est-ce qu'une analyse ?
05:35 - L'analyse technique
10:20 - L'analyse fondamentale
12:53 - Les indicateurs à suivre
19:44 - Le cas '' Air liquide ''
22:44 - Le bénéfice d'une entreprise ? premier paramètre à regarder
26:12 - Vers quelles analyses tendres ?
28:00 - Un message pour les investisseurs
32:28 - Les enseignements à retenir (récapitulatif)


[00:00:00.000] - Thibault
La Bourse, c'est une question d'expérience et de connaissance. Aujourd'hui, on s'attaque à l'analyse. Croissance solide, bénéfices ou au contraire, difficulté financière. On vous donne les clés pour mieux comprendre et évaluer le potentiel d'une entreprise. Bienvenue dans La Place, le podcast pour tout savoir sur le monde de la finance et des investissements sponsorisés par Fortuné. Je suis Thibault Meunanteau et dans chaque épisode, je reçois des invités ayant une expérience toute particulière avec la Bourse. Qu'ils soient experts du domaine ou investisseur averti. Aujourd'hui, on s'attaque à un domaine important qui va conditionner l'ensemble de vos choix, c'est l'analyse. Un vaste thème donc. Et pour cela, j'ai avec moi deux invités de qualité, Valérie et Amandine, qui sont habitués au marché financier. Valérie, tu es analyste financière depuis plusieurs dizaines d'années. Une vraie légitimité, une vraie expérience, puisque tu as été, trois années de suite, meilleur analyste sur Action européenne, ce qui n'est pas rien. Alors si je suis tes analyses, Valérie, est-ce que je gagne à tous les coups ?
[00:01:08.870] - Valérie
C'est une bonne question, Thibault. Je pourrais répondre oui, bien sûr, mais non, je ne vais pas répondre aussi simplement. L'analyse, c'est décomposer un problème en tous les éléments qui peuvent influencer, si c'est un actif, la direction de cet actif. Et pour gagner, il faut choisir d'acheter ou de vendre, bien entendu. Et ça, c'est du domaine de la gestion, de l'investissement, de la recommandation. Il y a plusieurs façons d'en parler, mais c'est ce qui vient après l'analyse, c'est la décision qu'on va prendre, soit tout seul ou en groupe, d'acheter ou de vendre, parce que l'analyse présente plus d'éléments favorables. Et donc, on le fait. S'il y a beaucoup d'éléments favorables, on va acheter. Si on trouve qu'il y a beaucoup d'éléments défavorables au terme de cette analyse, on va se contenter de ne rien faire sur ce titre.
[00:02:02.890] - Thibault
Effectivement, c'est intéressant parce que ça plante le décor dès le début de ce podcast. Et puis, on est aussi accompagné, Valérie, d'Amandine. Amandine, responsable offre en Bourse chez Fortuné. Toi, tu as fait quoi comme premier investissement ? Tu as été tout de suite sur une valeur particulière ?
[00:02:20.730] - Amandine
Moi, j'ai démarré assez jeune et j'ai commencé doucement. Je suis allée plutôt sur des fonds, tout simplement parce que du côté familial, on s'était qui a un petit peu fait mal sur les valeurs EuroTunnel. Donc, du coup, j'avais commencé doucement. Et puis, premier investissement, quelques années plus tard, Air Liquide, un grand classique. Je voulais des dividendes.
[00:02:43.250] - Thibault
Avant toute chose, et pour que cela Je dois être bien clair, on ne délivrera aucun conseil en investissement dans ce podcast. Celui-ci a uniquement pour but de vous partager mon expérience et celle de mes invités. Surtout, gardez bien en tête que les performances passées d'un actif ou d'un indice ne garantissent jamais ces performances futures. Parce que oui, investir en Bourse, c'est potentiellement gagner de l'argent, mais c'est aussi risquer d'en perdre. L'argent investi peut être perdu en totalité. Alors justement, Valérie, on va poser le contexte. Une question simple, peut-être que la réponse ne le sera pas, mais j'espère qu'elle sera quand même. Qu'est-ce qu'une analyse ?
[00:03:20.180] - Valérie
C'est de comprendre les déterminants d'une valeur. Il y a plusieurs types d'analyses, donc ça On va avoir une méthodologie qui va pouvoir changer en fonction du type d'analyse, mais c'est vraiment de décomposer un problème en une multitude de sous-problèmes pour pouvoir mieux l'appréhender et faire la liste du bon et du mauvais.
[00:03:44.320] - Thibault
Il me semble qu'il y a l'analyse technique et l'analyse fondamentale, c'est ça ?
[00:03:47.910] - Valérie
Oui, il y a deux types d'analyse. L'analyse technique, c'est plutôt quand on s'intéresse uniquement à l'évolution des prix, alors que l'analyse fondamentale, on va s'intéresser aux indicateurs financiers issus du monde de l'entreprise.
[00:03:59.700] - Thibault
Et alors, Amandine, quand on investit en Bourse, on dispose de plusieurs outils pour se lancer dans l'analyse ?
[00:04:06.740] - Amandine
Oui, alors on a déjà les informations de base qu'on peut retrouver dans ce qu'on appelle des fiches valeurs. En général, au sein de votre banque, sur le site Internet, sur l'appli de votre banque, vous pouvez retrouver des informations assez basiques, le cours de l'action, vous pouvez voir les consensus, vous pouvez voir les actualités, Il y a toute une série de ratios aussi qui sont mis à disposition. Et alors, même pour les fonds, vous avez les diques et les prospectus, mais ça, ce n'est pas le sujet. Aujourd'hui, on parle des actions.
[00:04:39.940] - Thibault
Mais évidemment, ça donne plein d'informations. C'est un petit peu ce qu'on va entendre de tout ça dans ces fiches-là.
[00:04:44.190] - Amandine
Une fois qu'on a vu ces fiches-là, on a aussi des investisseurs qui sont un peu plus expérimentés et qui eux, vont vouloir aller sur des plateformes de trading. Ça peut aussi être mis à disposition, parfois gratuitement, par les banques.
[00:04:57.290] - Thibault
Valérie, on parlait juste avant d'analyse fondamentale, d'analyse technique. Mais justement, l'analyse technique, on va commencer par celle-ci, ça consiste en quoi ?
[00:05:05.350] - Valérie
Oui. Alors, est-ce que je peux te donner l'objectif de l'analyse technique ? Bien sûr. Vraiment, parce que j'ai dit tout à l'heure que c'était l'étude des prix, mais pourquoi étudie-t-on les prix ? La question est très simple. En fait, si on prend l'actualité, le CAC 40 a testé récemment les précédents sommets qu'il avait rejoints l'année dernière, en 2024, et il s'est mis à baisser. Et là, la question qu'un investisseur l'agent peut se poser, c'est: Est-ce que cette baisse, il faut que j'en profite pour acheter plus d'actions parce qu'elles sont moins chères qu'il y a 15 jours ? Ou est-ce que cette baisse, c'est le mauvais signe et il faut que j'arrête d'en acheter ou que je vende ce que j'ai ? Et en fait, à tout moment, on peut se poser cette question de comprendre si la hausse va être durable, si la baisse que l'on est en train de vivre, elle est temporaire et elle est bonne pour rebondir ensuite ou pas. Et l'analyse technique, c'est tout un ensemble d'outils qui sont uniquement basés sur des prix et qui vont essayer de répondre à cette question clé.
[00:06:03.880] - Thibault
Et c'est là où l'outil, un des outils qu'on peut trouver, comme on en a parlé juste avant avec Amandine, c'est le graphique aussi, l'analyse graphique, ça vient dans l'analyse technique.
[00:06:13.090] - Valérie
Tout à fait. L'analyse du graphique, C'est le cœur de l'analyse technique.
[00:06:18.430] - Thibault
Très bien. Au moins, on a posé un petit peu les bases pour l'analyse technique. On va revenir à l'analyse fondamentale juste après. Mais il y a des secteurs particuliers où les gens préfèrent investir. Peut-être qu'il y Il y a des secteurs particuliers, notamment chez Fortuné.
[00:06:32.930] - Amandine
C'est très intéressant. Effectivement, on a un top 5 d'achat au niveau de nos clients, au niveau des secteurs d'activité. On a l'énergie, on a les bancaires, la technologie et on a également le luxe.
[00:06:46.620] - Thibault
Et d'ailleurs, Valérie, je crois que tu as des exemples particuliers dans le secteur du luxe.
[00:06:51.540] - Valérie
Oui, l'analyse technique, à certains moments, est particulièrement utile, mais c'est vrai que l'année dernière, on a eu un ensemble Un exemple de signaux qui étaient assez clairs en analyse technique. Si on prend les trois grands noms français: Hermès, LVMH et Kering, qui ont eu des parcours assez différents cette année, enfin cette année, je veux dire au cours des douze derniers mois. Donc, sur mars 2024, mars 2025. Hermès, elle était allée rejoindre de nouveaux sommets. Kering, elle s'est effondrée. Lvmh, c'était instable. Si on avait utilisé de l'analyse technique il y a un an, on avait On avait déjà trois positionnements de ces trois valeurs qui étaient différents par rapport à leur moyenne mobile. Moyen, long terme. Je parle de tendance assez longue. On ne s'intéresse pas à ce qui se passe sur quelques semaines, mais sur quelques mois. Et on avait déjà Hermès, qui évoluait dans une tendance haussière avec une moyenne mobile qui était très haussière. Kering, à l'opposé, qui avait déjà une moyenne mobile qui était baissière, alors que LVMH avait une moyenne mobile qui était plate. Et ça, ça permettait déjà d'orienter au sein du secteur des investisseurs du luxe ces investissements plutôt vers Hermès, il y a un an, que vers Kering, en tout cas, et LVMH, on comprenait qu'il y avait plus d'incertitude.
[00:08:08.700] - Thibault
Excellent. Et alors, justement, Valérie, les moyennes mobiles, qu'est-ce que c'est ?
[00:08:13.160] - Valérie
Alors, la moyenne, tu sais ce que c'est.
[00:08:15.790] - Thibault
Oui, une moyenne, je sais ce que c'est.
[00:08:17.110] - Valérie
Pourquoi est-ce qu'elle est mobile, cette moyenne ? Parce qu'on va faire la moyenne, on appelle une moyenne mobile, sur un certain nombre de périodes. Par exemple, si on dit la moyenne mobile cinq semaines, aujourd'hui, on va prendre les cours des cinq dernières semaines, on va les ajouter, on va les diviser par le nombre de cours pour avoir la moyenne. On fait la moyenne, on fait la moyenne. Mais la semaine prochaine, on va décaler. Ces cinq semaines vont être décalées. Ça sera toujours les cinq semaines les plus récentes.
[00:08:48.270] - Thibault
Donc, on enlève la plus ancienne.
[00:08:49.430] - Valérie
On enlève la plus vieille et on prend la plus récente, on refait le calcul. D'accord ? Donc, elle est mobile.
[00:08:56.200] - Thibault
Et ça, on peut le retrouver sur plusieurs types, plusieurs unités C'est une idée de temps, finalement ?
[00:09:01.320] - Valérie
Oui, on peut le retrouver. D'abord, on peut changer. On peut dire qu'on fait une moyenne cinq semaines, 100 semaines, etc. Mais on peut aussi le faire sur des jours, sur des semaines, sur des mois.
[00:09:14.650] - Thibault
Et la moyenne dont tu parlais par rapport aux entreprises du luxe ?
[00:09:18.610] - Valérie
Moi, j'aime bien regarder des moyennes 100 semaines à peu près. Ça donne une idée de ce qui s'est passé au cours des 100 semaines. Ça fait deux ans. On est presque à deux Ouais. Donc, c'est un horizon d'investissement que les gens utilisent souvent quand ils veulent ne pas être foufou en Bourse, mais prendre des décisions posées et pouvoir accompagner leurs investissements. Je comprends.
[00:09:48.570] - Thibault
C'est vrai que les performances passées ne garantissent jamais les performances futures. On est obligé de le dire, mais c'est vrai qu'utiliser un indicateur comme les moyens de mobile, c'est intéressant. On va y revenir d'ailleurs. On va avoir toute une partie dans notre moment de discussion. On va parler justement d'indicateurs et de moyens de mobile parce que je pense que ça a suscité la curiosité des différentes personnes qui, peut-être, ne connaissent pas encore les moyens de mobile. Mais on va basculer un petit peu de l'autre côté, de l'autre type d'analyse. Valérie, l'analyse fondamentale, même question que tout à l'heure, comment on peut la définir ?
[00:10:19.160] - Valérie
C'est comprendre la santé financière d'une entreprise. Donc, c'est un petit peu comme si, Thibault, je te demandais de me montrer ton compte en banque et puis qu'on passait en revue ensemble tes de revenus. Allez, on y va. Et tes dépenses. Et à partir de ça, on peut constater si tu as une capacité à générer beaucoup de revenus, à partir de quel type d'investissement, Et puis, si tu es très endetté, si tes clients te payent très rapidement, s'ils sont très lents à te payer. Voilà, on peut établir un certain profil de Thibault. On pourra On va établir un profil qui sera peut-être différent pour Amandine parce qu'elle aura des revenus qui seront peut-être plus récurrents, alors que toi, tu es plus entrepreneur, donc tu vas avoir des revenus qui seront à certains moments plus élevés, mais à d'autres plus faibles, donc tu auras moins de visibilité pour un investisseur. Mais toute cette étude ressemble d'une certaine façon à ce que l'on peut étudier chez les personnes privées. C'est pour ça que je vous parle de vous. Bien entendu, il y a un vocabulaire à acquérir pour dire, parce qu'on ne parle pas de la même façon.
[00:11:33.180] - Valérie
Il y a plus de termes. Parfois, ça peut l'air un peu rébarbatif, mais on peut les simplifier, ces termes. Il faut comprendre certains postes et certains ratios, déjà, pour commencer. Et ça permet de bien poser le cadre du type d'entreprise dans lequel on peut souhaiter investir.
[00:11:51.340] - Thibault
D'accord. En tout cas, c'est intéressant parce qu'on comprend bien la différence avec l'analyse technique qui était l'analyse des prix. Et là, c'est l'analyse des conditions d'exécution, de l'économie un peu plus générale ?
[00:12:03.000] - Valérie
L'analyse fondamentale, c'est l'analyse d'une entreprise seule. Quand on s'intéresse à l'économie dans son ensemble, on appelle ça l'économie macroéconomique. L'analyse des entreprises, c'est l'analyse microéconomique et l'analyse de l'économie, c'est l'analyse macroéconomique ou l'économie tout court. Aujourd'hui, on est plutôt sur les actions, donc sur ce qui concerne l'analyse microéconomique.
[00:12:31.050] - Thibault
On apprend plein de choses. On apprend plein de choses dans ce podcast. C'est le but, justement. On parlait justement d'indicateurs. Amandine, est-ce que toi, tu utilises des indicateurs au quotidien à travers ton service et tes équipes ?
[00:12:42.870] - Amandine
Les indicateurs, il y en a beaucoup. Donc, ça va vraiment dépendre de toi en tant qu'investisseur, ton appétence au risque, qu'est-ce que tu vas regarder, ton projet, le temps que tu vas aussi pouvoir y consacrer. C'est un peu difficile de répondre à ta question. En revanche, ce que je peux faire, c'est plutôt dire ce qu'on a observé dans le comportement de nos clients. Vous partagez un petit peu et j'aimerais bien, Valérie, si tu peux et que tu éclaires un petit peu pourquoi est-ce qu'à ton avis, ils utilisent ces indicateurs-là, mais en tout cas, vous partagez les indicateurs qui remontent bien. Donc, ce qu'on constate, c'est que la marge d'exploitation est pas mal regardée par nos clients. Je pense que derrière, il y a cette volonté de voir si sur son activité, l'entreprise, en tout cas, fonctionne et qu'elle est viable. Ensuite, on a également le PER, en tout cas au niveau de l'acronyme, Pricing-Earning-Ratio. Désolé pour mon accent. Sur lequel il y a cette... Peut-être que Valérie, d'ailleurs, tu voudras On va en dire deux mots, peut-être. C'est un peu plus... Ton domaine, oui. Ton domaine, je ne sais pas.
[00:13:49.550] - Valérie
Alors, on explique ce que c'est, déjà ? Oui, oui. Donc, price, c'est le prix. Earning, ça veut dire le bénéfice, le résultat. En fait, bénéfice, c'est profit, tout le monde le sait, mais le terme générique en français qu'on appelle résultat, le résultat, il peut être positif, c'est un profit négatif, c'est une perte. Et en anglais, ça s'appelle earning. Donc, du verbe earn, gagner. On fait le ratio entre le cours de bourse et le bénéfice de l'entreprise. En soi, ce n'est pas très intéressant, mais là où ça devient intéressant, c'est si on le fait pour plusieurs entreprises. Tout à l'heure, je vous ai parlé des moyens de mobile pour comparer LVMH, Hermès et Kering. En fait, on peut aussi comparer les entreprises sur des critères fondamentaux. Et un des critères qui est très commode à utiliser, qui est très simple, c'est ce PER et qui va permettre de comparer combien de fois le bénéfice de l'entreprise est compris dans le cours. Donc, quand vous achetez de Kering, est-ce que dans Kering, dans le cours actuel de Kering, est-ce qu'il y a deux fois ses bénéfices annuels, dix fois ses bénéfices annuels, vingt fois ses bénéfices annuels ? Parce qu'il y a des sociétés, parfois, on paye 70 fois les bénéfices annuels et d'autres deux fois.
[00:15:16.780] - Thibault
Elles sont surcotées, en fait. On en a un petit peu dans cette logique-là. Si on part en langage...
[00:15:21.840] - Valérie
C'est une première approche, mais il faut aussi se rendre compte qu'il y a des valeurs, il y Il y a des approches sectorielles. Parce que, par exemple, quand on s'intéresse à l'automobile ou d'une façon générale au secteur de l'économie dans lesquels il faut beaucoup investir pour pouvoir sortir un produit, c'est consommateur de capitaux. Et dans ces secteurs de l'économie, en général, on a des PER qui sont relativement bas. Alors que si on s'intéresse à des secteurs sur dans lesquels on n'a besoin de quasiment rien, on est assembleur de téléphones mobiles, il y a beaucoup moins d'investissement lourd parce qu'il y a beaucoup de sous-traitance et donc les PER sont généralement plus élevés. Et c'est aussi fonction de la croissance du marché, de la vitesse à laquelle le chiffre d'affaires peut se développer, le chiffre d'affaires et le bénéfice peuvent se développer. Il faut aussi un petit Il faut comprendre les marchés sur lesquels évoluent les entreprises, parce qu'on ne va pas approcher l'analyse d'une valeur militaire comme Thales de la même façon qu'une valeur de la santé comme Sanofi ou qu'une valeur du luxe ou une valeur bancaire. Ce n'est pas les mêmes déterminants.
[00:16:51.090] - Thibault
C'est intéressant de comprendre finalement qu'il y a des indicateurs qui, en eux-mêmes, n'ont pas forcément de sens, mais la clé reste... C'est la comparaison. C'est la comparaison. Oui. Exactement.
[00:17:01.590] - Valérie
Quand on veut investir sur une entreprise, c'est bien de se renseigner pour comprendre le chiffre d'affaires de l'entreprise, c'est-à-dire ses ventes. Dans l'ensemble, ça correspond à des ventes. Le chiffre d'affaires de l'entreprise, est-ce qu'il est en train de croître ou de décroître ? Il vaut mieux qu'il soit en croissance, en général, bien entendu. Mais le chiffre d'affaires, ce n'est pas tout. Parce que si ce que ça vous coûte de produire ce que vous vendez fait que vous redépensez tout, ce n'est pas super. Et cette différence, comme faisait remarquer Amandine, entre les ventes et les coûts, ça va faire en gros le bénéfice. On simplifie ? Oui, on Oui, parce que dans les comptes d'une entreprise, il y a pas mal de choses qui interviennent, mais on simplifie pour que ça puisse parler aux gens. Donc, on va comparer l'évolution de ce chiffre d'affaires et l'évolution du bénéfice. Est-ce que, par Par exemple, le bénéfice augmente plus vite que le chiffre d'affaires. Ça, c'est bien. Ça, c'est bien.
[00:18:04.740] - Thibault
On est d'accord.
[00:18:05.510] - Valérie
On est d'accord. Ça, c'est bien. Alors qu'une entreprise dont le chiffre d'affaires augmente beaucoup, mais le bénéfice n'augmente pas, on ne sait pas trop. Peut-être que c'est bien ou peut-être que ce n'est pas bien. Parce que ce n'est pas bien si c'est parce que, par exemple, ce qu'elle a besoin d'acheter pour produire son produit lui coûte tout le temps de plus en plus cher. Ça, c'est embêtant. Si, en revanche, c'est parce qu'elle a beaucoup investi cette année pour développer de nouvelles usines, pour faire une campagne marketing, pour asseoir sa notoriété. Donc ça, ça va être des éléments, on va se dire: Cette année, le bénéfice n'a pas suffisamment augmenté, mais c'est parce que l'année prochaine, ça sera beaucoup plus rapide. L'année prochaine et si possible pendant plusieurs années. C'est pour ça que ce sont les deux postes vraiment principaux: chiffre d'affaires et bénéfices. Les comparer au sein de la même entreprise, comment l'un évolue par rapport à l'autre. Bien entendu, s'ils sont en croissance ou en décroissance, positif ou négatif. Chiffre à faire négatif, ça n'existe pas, mais un résultat négatif, une perte, ça existe. Et puis après, comparez entre différentes entreprises, si possible dans le même secteur, entre concurrents.
[00:19:21.700] - Valérie
Vous allez les comparer pour savoir est-ce que vous préférez acheter Renault ou Peugeot, enfin, Stellantis, pardon, ou bien BMW. Ok.
[00:19:30.060] - Thibault
Alors justement, on va aller maintenant un tout petit peu plus de manière précise sur une entreprise particulière qui est très connue des investisseurs, c'est Air Liquide. Et justement, on a une investisseur avec nous d'Air Liquide. D'ailleurs, simple question comme ça: pourquoi Air Liquide comme premier investissement sur une entreprise ?
[00:19:49.230] - Amandine
Plutôt pour les dividendes, en fait. D'accord. Sachant qu'à l'époque, je regardais très peu d'indicateurs et qu'un peu comme tout débutant, j'étais sur les variations, les historiques des variations des dividendes. Je m'étais un peu penché là-dessus. À bien noter que les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Mais j'avais trouvé un intérêt là-dessus. J'en avais entendu parler aussi autour de moi.
[00:20:13.510] - Thibault
Et c'est d'ailleurs, si on peut juste rapidement expliquer ce qu'est un débit d'entreprise, peut-être qu'il y a des personnes qui ne connaissent pas.
[00:20:18.810] - Amandine
Ça va être une rémunération, pardon, je le vulgarise un petit peu, qui va être donnée par l'entreprise du fait qu'on détienne l'action en elle-même. D'accord, OK.
[00:20:28.100] - Thibault
Donc c'est une forme de de rendement qui est un petit peu différent de simplement une hausse d'une action.
[00:20:33.820] - Amandine
Voilà, ce n'est pas lié à la valeur même de l'action. Je ne sais pas si Valérie, tu veux dire avec des termes un peu plus précis.
[00:20:39.200] - Valérie
Quand on achète une action, on peut espérer deux types de plus-value. C'est comme pour un appartement, en fait. Vous allez voir. La première possibilité, c'est que le cours de l'action monte. Quand vous achetez un appartement, vous vous dites que peut-être, quand vous allez le revendre, il va valoir plus cher. Et puis aussi, quand vous achetez une action, l'entreprise décide tous les ans en assemblée générale. Donc, ce sont les actionnaires qui acquiècent et qui décident de ce dividende. Et ça va être une partie des bénéfices. Une partie des bénéfices peut être investie par l'entreprise, peut être juste conservé pour des mauvaises années. Ce n'est pas très souvent qu'on fait ça. En général, on réinvestit. Mais une partie aussi est distribuée aux actionnaires. Ça, c'est ce qu'on appelle le rendement de l'action, l'exprime en général en pourcentage. D'âge. Par exemple, Air Liquide, je ne sais plus du tout le cours d'Air Liquide, peu importe, mais si ça vaut 100, actuellement, Air Liquide, souvent, a un rendement de 5% par an. Donc, tous les ans, elle propose 5% de un dividende. Bien entendu, c'est intéressant parce que c'est quelque chose qui est très stable dans la vie des entreprises.
[00:21:52.580] - Valérie
Les entreprises, en tout cas quand elles sont matures, comme Air Liquide, qui est une société qui est très ancienne, qui a beaucoup de dans la croissance de son chiffre d'affaires, elle arrive à verser un dividende qui est extrêmement régulier. Donc, c'est rassurant. C'est un petit peu comme quand vous achetez un appartement, vous pouvez aussi le louer et vous allez avoir un rendement de cette location. Donc, c'est les deux aspects de la rémunération des actions.
[00:22:21.120] - Thibault
Et alors, est-ce que... Je me fais peut-être un peu l'avocat du diable et je vais me faire taper sur les doigts, mais j'y vais quand même. Est-ce que ça ne peut pas être le premier paramètre à regarder avant d'investir ? J'imagine que non, finalement, parce que peut-être regarder la santé de l'entreprise.
[00:22:37.200] - Valérie
Oui, moi, je pense que... De toute façon, une entreprise en bonne santé ne verse pas de dividendes parce que c'est une partie du bénéfice. Donc, il n'y a pas de bénéfices. Alors, vous me direz, il y a des années, il y a des entreprises qui versent des dividendes même quand il n'y a pas de bénéfices. Mais c'est parce que c'est pour des raisons... C'est des cas un petit peu particuliers dans des secteurs particuliers. Donc, on va rester sur le classique. Dans l'ensemble, ce n'est pas une règle complètement stupide de Ça veut dire que s'il n'y a pas de bénéfices, il n'y a pas de dividendes, même s'il y a des exceptions. Donc déjà, quand il y a un dividende, c'est rassurant parce que ça veut dire qu'on a une entreprise qui a une certaine maturité. Tiens, d'ailleurs, vous avez peut-être entendu dire que les entreprises technologiques américaines comme NVIDIA, Alphabé, etc, ont récemment entrepris de verser des dividendes. En fait, pendant des années, elles n'ont pas versé de dividende alors qu'elles faisaient d'énormes bénéfices. Parce Les bénéfices, parce que les bénéfices, elles les gardait pour les réinvestir parce qu'elles estimaient qu'elles étaient sur des marchés qui étaient tellement en croissance qu'elles avaient plutôt intérêt à utiliser tout ce cash pour avoir plus d'employés, plus de produits et du coup, faire encore plus croître leurs valeurs en Bourse, ce qui satisfaisait les actionnaires, parce que la composante, prix de l'action, montait de façon exponentielle.
[00:23:53.010] - Valérie
Mais à partir du moment où le marché commence à s'agir et où on se dit: Je ne vais plus pouvoir faire Je peux pouvoir continuer à vendre 50% d'iPhone en plus tous les ans. Parce que le marché, tout le monde a un iPhone ou deux iPhone. Alors à ce moment-là, comment je fais pour continuer à attirer des investisseurs ? Qu'est-ce que je vais leur proposer ? Qu'est-ce qui va faire que mon action va être plus attractive que celle de Samsung qui fait des téléphones ou d'autres fabricants de téléphones ou d'autres actions tout court, d'autres entreprises ? Et donc là, on peut commencer à envisager le dividende. Et donc, l'entreprise va avoir une politique de gestion du dividende. Alors, favoriser des entreprises qui ont des gros dividendes, c'est bien, mais à certains moments, il faut prendre plus de risques parce que c'est ce qu'on appelle une politique assez conservatrice. Mais une fois encore, c'est pareil que quand vous achetez un appartement. Vous achetez un appartement, si vous vous dites: Je vais toucher des loyers, net, net, les loyers, quand vous avez déduit toutes vos charges en tant que propriétaire, ça vous fait 2,5, 3% de rendement par an.
[00:25:00.920] - Thibault
Ça dépend des lieux, ça dépend des territoires, mais oui, on comprend la démarche.
[00:25:05.010] - Valérie
Voilà. Au pire, au mieux, ça sera 5%. Alors que si vous achetez votre appartement de façon un peu spéculative, à un moment où vous dites: Ouh là là, il va y avoir une demande qui va flamber pour les maisons à cet endroit-là parce que... Raison XYZ. Alors votre espérance de plus-value sur le prix de l'appartement peut être beaucoup plus importante que celle sur le rendement de l'appartement. Il y a des moments en Bourse où les plus-values peuvent aller très vite, les plus-values sur le cours. Donc, ce n'est pas forcément les moments où on va préférer acheter des actions qui versent des gros dividendes. Mais avoir une action qui verse un gros dividende, dans les moments où la Bourse est plus chahutée, où les investisseurs ne savent pas très bien, justement, si ça va beaucoup monter ou pas, les actions qui ont des gros dividendes, elles ont tendance à bien se comporter, ça leur fait un parachute, elles baissent moins, elles montent moins quand la Bourse flambe, mais elles baissent moins quand la Bourse baisse. Donc, c'est un élément qui est très stabilisateur dans un portefeuille.
[00:26:11.120] - Thibault
C'est intéressant. On vient de parler d'airliquide, justement. Maintenant, évidemment, on ne donne toujours pas de conseil en investissement, simplement, c'est un regard qu'on porte sur cette entreprise particulièrement pour illustrer nos propos. Et on n'a pas de boule de cristal pour prédire l'avenir. Et Amandine, est-ce que les investisseurs privés préfèrent une méthode plus qu'une autre ?
[00:26:31.710] - Amandine
C'est une bonne question. Je n'ai pas la réponse, en tout cas aujourd'hui. La seule chose que je peux te dire, c'est que ce qui est important pour les clients, justement, c'est de pouvoir accéder au maximum d'informations possibles, qu'ils soient débutants ou plus experts. Et donc, pour moi, c'est vraiment un enjeu lorsqu'on va choisir sa banque et la banque avec laquelle on va vouloir investir. Voilà, tout simplement.
[00:26:55.030] - Thibault
Et alors, en fonction de sa stratégie, Valérie, plutôt long terme, plutôt court terme, est-ce qu'on va davantage se diriger vers l'analyse fondamentale ou l'analyse technique ?
[00:27:05.550] - Valérie
Alors, si on a une stratégie court terme... Alors, court terme, pour moi, je ne sais pas pour toi, Thibaud, pour moi, ça veut dire quelques semaines. Ouais, OK, d'accord. Donc, si on a une stratégie court terme, On ne peut pas faire d'analyse fondamentale. C'est assez inutile puisque les entreprises, au mieux, elles publient des résultats tous les trois mois. Donc, on n'a pas vraiment d'informations très pertinentes suffisamment régulièrement. Donc, les gens qui font de qui veulent faire ce qu'on appelle du trading, effectivement, ils vont se consacrer à l'analyse technique. Si vous investissez à plus long terme, donc si vous voulez conserver vos actions sur un an, deux ans ou plus, vous pouvez combiner les deux. Il n'y a vraiment aucun souci à combiner les deux.
[00:27:49.570] - Thibault
Et j'ai même envie de dire, c'est presque la meilleure des choses à faire. Amandine, tu en penses quoi ?
[00:27:54.840] - Amandine
Oui, je suis assez d'accord. Je pense qu'il faut prendre un peu tous les points de vue. Peut-être pas avoir de totem directement sur une analyse plus qu'une autre. Moi, après, d'un point de vue plus général, je pense que derrière, il faut arriver dans son portefeuille à une certaine diversification également. Donc Je pense que c'est des choses qu'il faut prendre en compte. Je trouve que c'est très intéressant ce que tu disais, Valérie, au niveau du portefeuille, la vision par secteur, la vision dividende, pas de dividende, marché chahuté, marché peu chahuté. Je pense que tout ça, il faut Il faut essayer de faire quelque chose d'assez diversifié.
[00:28:33.610] - Thibault
Et de bien tout prendre en compte, même si ça peut faire un peu d'efforts à faire, mais en même temps, à la clé, il peut y avoir des choses intéressantes. Et d'ailleurs, on arrive à la fin de ce podcast tranquillement. Est-ce que vous avez un message, toutes les deux, pour les investisseurs ?
[00:28:50.480] - Valérie
Valérie ? Oui. Pour quelqu'un qui débute, qui a un peu d'expérience ou qui a beaucoup d'expérience, Un message. Ne pas aller sur les réseaux sociaux, surtout au moment où les marchés sont agités. Parce qu'en fait, les réseaux sociaux, ce sont des caisses de résonance de l'émotion. Et ce n'est pas des endroits où on va trouver de l'analyse. L'analyse, c'est quelque chose qui se fait à la tête froide, que je vous conseille de faire le week-end, le soir ou le matin très tôt, mais pas quand le marché est ouvert. Donc, vous le faites à la tête froide et après, vous décidez de vos de vos investissements. Sur les réseaux sociaux, vous allez entendre: Achetez, achetez, achetez, vendez, vendez, vendez, ça ne va plus, c'est extraordinaire. Ça va partir dans tous les sens et ça ne va pas vous apporter de valeur ajoutée dans votre décision. Vous n'allez pas mieux comprendre pourquoi vous faites les choses et ça va vous faire courir avec tout le monde dans la même direction au même moment. Donc, ce n'est jamais une bonne chose.
[00:29:54.910] - Thibault
Ce n'est jamais bon signe en général.
[00:29:56.310] - Valérie
Il faut prendre du recul, reprendre prendre les éléments d'analyse, revaloriser l'ensemble des risques et après, décider.
[00:30:07.340] - Thibault
Amandine, un mot ?
[00:30:08.160] - Amandine
Moi, ce que je dirais, c'est qu'effectivement, en tant que débutant, ça peut être un petit peu compliqué, tout ça. Les graphiques, ça clignote. Je caricature. Et je pense qu'il ne faut pas perdre quand même cette curiosité d'aller essayer de comprendre tout ça. C'est important quand même de savoir dans quoi on investit. Ça peut prendre un petit peu de temps, mais ce temps-là, il est bien quelque part... Il va être bien servi ensuite parce qu'il faut démystifier un petit peu tout ça. On peut y arriver et il existe des contenus également d'acteurs plutôt officiels. Le régulateur, des sites qui, justement, permettent de prendre de la hauteur sur tout ça et qui ne sont pas dans le sentiment d'urgence, comme l'évoquait Valérie. Et moi, je dirais d'aller aussi se renseigner de toujours quelque part... L'idée, c'est de recouper, certainement, avec des sites plus officiels qui prennent un petit peu plus de hauteur sur des situations pour ne pas s'enflammer.
[00:31:08.490] - Valérie
Pour terminer, je voudrais juste rappeler quelque chose aux gens, c'est que le futur ne se prévoit pas. Pas plus en Bourse que dans la vie. Et pourtant, tous, on prend des décisions continuellement. Donc, que vous fassiez de l'analyse technique ou de l'analyse fondamentale, votre objectif, ce n'est pas de prévoir ce qui va se passer dans l'entreprise ou ce qui va se passer en Bourse demain. Votre analyse va vous permettre d'analyser les risques avant tout et de décider en fonction de ces risques. Vous allez vous dire: Ouh là là ! Je ne peux pas acheter quelque chose si je ne sais pas ce qui va se passer demain. Je vous propose de réfléchir à ce que fait un restaurateur, par exemple, tous les jours, disons qu'il passe ses commandes une fois par semaine. Et quand il passe sa commande sur poisson, viande, légumes, etc, il ne sait pas combien il va avoir de clients qui vont venir pendant la semaine. Il ne savent pas ce qu'ils vont choisir, ces clients. Pourtant, il faut bien qu'ils commandent. Alors, comment fait-il ? Il observe ce qui s'est passé précédemment. Il s'informe sur la météo. Est-ce qu'il va faire beau ? Il va vendre plus de glace, plus de salade Est-ce qu'il y a des congrès dans sa région ?
[00:32:18.000] - Valérie
Est-ce qu'au contraire, il y a des vacances ? Il est dans une zone où les gens partent. Et à partir de ça, il va émettre des hypothèses et il va faire une commande. Donc pourtant, il ne sait pas ce qui va se passer. Et il prend sa décision et il passe sa commande. Donc, tout le monde dans la vie prend des décisions sans connaître le futur. Et ça, c'est une chose qu'il faut accepter sur les marchés boursiers. L'objectif, ce n'est pas de savoir, mais d'être préparé aux différents risques et donc de pouvoir réagir au fur et à mesure avec sérénité et rationalité.
[00:32:56.880] - Thibault
C'est parfait. Merci mesdames pour cet échange riche en connaissances. Valérie, Amandine, je vous souhaite une bonne continuation, puis à très vite sur les marchés financiers.
[00:33:07.520] - Valérie
Merci.
[00:33:07.790] - Thibault
Si je résume cette conversation en trois points: l'analyse fondamentale, c'est l'étude des indicateurs financiers, l'analyse technique, c'est l'étude des prix. Et est-ce qu'on doit choisir entre ces deux modes d'analyse ? Eh bien, non. Surtout, restez curieux. Vous avez à votre disposition de nombreux outils d'aide à l'analyse. N'hésitez pas à les tester pour prendre vos décisions selon votre stratégie. Voilà, j'espère que cet échange vous a donné des clés. Je l'ai dit, mais c'est important, ce n'est pas du conseil en investissement. Les valeurs qui ont pu être citées fluctuent à la hausse comme à la baisse. Et quand on parle de bourse, il y a toujours un risque, le risque de perdre toute ou partie de l'argent investi. Bref, en Bourse, les maîtres mots sont patience, vigilance et connaissance. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager avec vos proches et à vous abonner. Merci à toutes et à tous pour votre écoute. Merci à Fortuné de soutenir ce podcast. À très bientôt dans La Place. Et en attendant, prenez soin de vous et de vos investissements.