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Le paiement en espèces va-t-il vraiment disparaître ?

Le paiement en espèces va-t-il disparaître ? Alors que les solutions dématérialisées, dont le paiement sans contact par carte bancaire, sont de plus en plus plébiscitées, c’est une question que l’on peut légitimement se poser.

Publié le 30 septembre 2021

Les moyens de paiement dématérialisés, comme la carte bancaire, sont de plus en plus plébiscités par les Français. Se dirige-t-on vers un monde sans espèces ?

Avec le développement du sans contact et la multiplication des achats en ligne, les tendances actuelles en matière de paiement sont à la dématérialisation. Certains imaginent même, dans un futur proche, la naissance d’un monde où les pièces et les billets n’auront plus leur place. Dans quelle mesure les modes de paiement dématérialisés concurrencent-ils l’argent liquide ? De quelle manière les Français utilisent-ils le liquide ? Le paiement en espèces peut-il vraiment disparaître ?

Le liquide recule devant les modes de paiement dématérialisés

C’est un fait : l’utilisation de l’argent liquide recule, au profit de celle des moyens de paiement dématérialisés. Récemment, la crise sanitaire liée au coronavirus semble pouvoir expliquer en grande partie cette situation. En effet, le recours aux pièces et aux billets a été fortement déconseillé par les autorités, afin de freiner la propagation de la maladie. Des mesures ont été prises pour pousser les Français à moins payer en espèces, comme la mise en avant du paiement sans contact par carte bancaire, dont le plafond a été relevé à 50 € par opération (auparavant, la limite était de 30 €). Au total, 39 % des consommateurs dans l’Hexagone déclarent avoir réduit leur emploi des espèces entre le début de la crise et juillet 2020 1, d’après une étude commandée par la Banque centrale européenne (BCE).

Toutefois, si le liquide est beaucoup moins présent dans les mains des Français à cause de la pandémie, les origines de sa raréfaction sont à chercher à d’autres niveaux. Il s’agit d’une tendance de fond, qui s’est accélérée depuis l’apparition de la COVID-19, mais qui s’était déjà amorcée avant. En réalité, cela fait de nombreuses années que les paiements alternatifs aux espèces gagnent du terrain, en raison notamment de la croissance du commerce électronique.

Dans l’Hexagone, la part en volume des règlements par carte bancaire, virement, chèque et paiement mobile a augmenté de 9 points entre 2016 et 2019, passant de 32 à 41 %1. Le pourcentage de paiements par carte bancaire, à lui seul, a enregistré une hausse de 27 à 35 % (+8 points entre 2016 et 2019, en volume également)1. En 2019, le Groupement des cartes bancaires CB a comptabilisé plus de 3 milliards de transactions réglées en sans contact, contre environ 2 milliards en 2018 et 1 milliard en 2017 1 .

Conséquence de la diminution des paiements en espèces : les distributeurs automatiques tendent à disparaître. Leur nombre sur le territoire français a reculé de 4,1 % en 2019 1 , et de 3,2 % en 2020 1.

Le paiement en espèces reste plébiscité pour certains usages

Malgré son repli, le paiement en espèces est encore loin d’être anecdotique. Toujours selon les analyses supervisées par la BCE, près des deux tiers des règlements effectués en magasin et entre particuliers en France ont été réalisés en liquide en 2019 (59 %, contre 68 % en 2016) 1. Cependant, si l’on raisonne en valeur, on remarque une prédominance de la carte bancaire. En 2019, 25 % du montant total des transactions en magasin et de personne à personne a été payé en pièces et billets, contre 57 % en carte bancaire.

Le liquide est donc surtout utilisé pour régler les petites dépenses du quotidien, avec une valeur moyenne pour les paiements en espèces en magasin de 12,3 € en 20191. Il est également une option fréquente pour les échanges d’argent entre particuliers, dont 62 % ont été réalisés en pièces et en billets la même année.

Bon à savoir : vous faites partie des personnes qui privilégient le liquide ? Notez que le paiement en espèces est soumis à un plafond de 1 000 € s’il est encaissé par un professionnel. Lorsqu’il est effectué entre particuliers, le paiement en espèces n’est assorti d’aucune limite de montant, qu’il soit réalisé en une ou plusieurs fois. Un écrit est néanmoins nécessaire au-delà de 1 500 € pour prouver le paiement en espèces.

Les pièces et les billets risquent-ils de disparaître ?

Le recours moindre aux espèces et la généralisation des solutions dématérialisées sont maintenant ancrés dans les mœurs. Alors, allons-nous vraiment vers une société sans argent liquide ? Pas dans un futur proche. Cela peut sembler paradoxal, mais malgré la baisse du nombre de paiements en espèces, les émissions de billets ont crû de façon soutenue ces dernières années. Dans l’Hexagone, cette croissance a été de 7 % par an en moyenne sur la période 2010-2019 et de presque 11 % en 2020 (en valeur), avec une évolution comparable dans l’ensemble de la zone euro 1.

Cette situation, et notamment l’accélération observée en 2020, peut s’expliquer par les usages que fait la population des espèces. En pratique, si les émissions de billets augmentent, c’est parce qu’une partie du liquide en circulation ne revient pas dans les caisses de la Banque de France. En effet, face au contexte économique incertain qu’a créé le coronavirus, les Français sont nombreux à utiliser les billets comme des instruments de thésaurisation.

Du côté de la Banque de France, on n’envisage pas la disparition prochaine des billets et des pièces. Dans sa stratégie fiduciaire à 2030 1, l’institution souligne clairement ses engagements en faveur de l’argent liquide, en se portant garante de l’accessibilité aux espèces, de leur acceptation dans tous les points de vente, et de leur sécurité. À l’échelle de la zone euro, la Banque centrale européenne veille à des dispositions similaires.

Si vous êtes de ceux qui privilégient les paiements en liquide, pas d’inquiétude, donc : les pièces et les billets en euros pourront continuer de garnir votre porte-monnaie dans les années à venir !

Les informations transmises dans cet article ont un caractère purement informatif et ne sauraient être considérées comme un conseil délivré par Fortuneo (juridique, fiscal, investissement ou autre).

Source: Jellyfish, Septembre 2021

Crédit visuel : Karolina Grabowska, Pexels


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