Avec des œuvres de plus en plus diversifiées et abordables, le marché de l’art devient pour beaucoup une opportunité de placement permettant de diversifier son patrimoine. Ce type d’investissement plaisir est toutefois à aborder avec précaution.
1. Profiter de la démocratisation du marché de l’art
Avec l’explosion des œuvres contemporaines, le marché de l’art n’est plus réservé à une élite fortunée. Près de 80% des ventes portent sur des œuvres à moins de 5 000 dollars, révèle l’étude menée en 2018 par la Sté Artprice, leader mondial de l’information sur le marché de l’art. Selon Thierry Ehrmann, son fondateur, le marché de l’art est plus abordable qu’on ne le croit. Les œuvres vendues pour plus de 50 000 dollars représentent moins de 4% du marché occidental. A contrario, plus de la moitié des œuvres partent sous le seuil des 1 000 dollars. 1
La digitalisation du marché n’y est pas étrangère. Grâce à l’information sur la cote des artistes, le marché de l’art est devenu plus facile d’accès. Les ventes en ligne multiplient les opportunités qui deviennent mondiales.
2. Rester prudent face à un placement atypique
Investir dans l’art est un placement « alternatif ». À ce titre, il ne vous garantit ni rendement, ni le capital investi. La cote d’un artiste peut s’effondrer et votre placement aura perdu sa valeur. D’autant que ces investissements doivent être envisagés sur du long terme, difficile d’anticiper la valeur d’un artiste ou d’une œuvre sur une dizaine d’années.
De plus, la stabilité du marché de l’art doit être considérée sur du long terme. Bien qu’il soit moins réactif que le marché boursier, il reste sensible à l’environnement économique global et n’est pas pour autant épargné par les fluctuations économiques mondiales.
3. Bien s’informer sur la cote de l’artiste
Pas de secret pour espérer escompter une plus-value, il faut savoir placer ses pions. Investir dans des œuvres populaires ou repérer un jeune artiste dont la cote peut grimper dans les années à venir. Mais cela nécessite de s’y connaître ou du moins de bien s’informer.
Internet est pour cela un outil très utile. Vous pouvez rassembler des informations sur la cote d’un artiste, son œuvre…grâce à des sites spécialisés qui recensent les résultats d’enchères.
Néanmoins, se faire accompagner par des experts est plus que recommandé (d’autant plus pour les investissements importants).
4. Exiger des garanties
Assurez-vous de l’existence d’un certificat d’authenticité de l’œuvre que vous envisagez d’acquérir auprès du vendeur. Il atteste de la provenance de l’œuvre et de son rattachement à l’artiste. Sans ce certificat, difficile de revendre. Une facture détaillée doit vous être remise.
Vous pouvez aussi rechercher si l’œuvre figure dans un catalogue raisonné (ouvrage de référence qui répertorie l’ensemble des œuvres attribuées à un artiste, leur localisation, et parfois le nom de leurs propriétaires). C’est alors la preuve absolue de son authenticité.
Si vous effectuez votre achat en passant par une société d’investissement (banque, site en ligne…), vérifiez qu’elle détient un numéro d’enregistrement attribué par l’Autorité des marchés financiers (AMF).
A noter : Si vous achetez votre œuvre en ligne, vous bénéficiez du droit de rétractation de 14 jours à compter de la livraison applicable pour les ventes à distance. Ce délai de rétractation ne s’applique que si le vendeur est un professionnel et que l’acquéreur est un consommateur. Si le vendeur est un non professionnel, ce délai ne s’applique pas. Il faut donc bien vérifier les modalités de rétractation.
5. Anticiper les frais
L’achat de biens artistiques engendre de nombreux frais annexes qu’il ne faut pas négliger pour respecter votre budget :
La rémunération de l’intermédiaire. Que vous achetiez auprès d’une galerie, d ’une agence en ligne ou par l’intermédiaire d’une maison de vente lors d’enchères, des commissions s’ajoutent au prix négocié ou d’adjudication. Vous aurez également à les régler quand vous céderez l’œuvre. Tenez-en compte.
Les frais d’expertise, une commission auprès d’un spécialiste pour vous aider à choisir une œuvre ou frais d’expertise éventuels sont à prévoir.
Le transport est à votre charge et sous votre responsabilité, ce qui implique aussi l’assurance liée au transfert.
L’assurance spécifique contre les risques de vol, incendie est incontournable tout au long de sa détention.
La TVA est un coût supplémentaire pour les particuliers, vous ne pourrez pas la déduire. Le taux normal est aujourd’hui de 20 %. Des taux réduits à 5,5% ou 10% s’appliquent selon la situation. Par exemple, le taux est de 5,5% sur les livres, pour les acquisitions réalisées en France et directement auprès de l'artiste ou de ses ayants-droits.1
6. Tirer parti d’une fiscalité actuellement avantageuse
La seule détention d'œuvres d'art ne supporte aujourd’hui aucune fiscalité. Les œuvres d’art n’étant pas assujetties à l'Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI), ce type d’investissement permet de défiscaliser une partie de votre patrimoine.
La taxation n’intervient qu’à la revente et elle est avantageuse puisque la vente est imposable qu’au-delà de 5 000 € (limite annuelle toutes ventes confondues). Au-delà, la fiscalité applicable est la suivante :1
une taxe forfaitaire de 6,5 % du prix de vente s’applique de plein droit ;
Vous pouvez toutefois décider d’opter pour l’impôt sur le revenu. Dans ce cas, vous serez imposé à hauteur de 36,2 % (19% d’impôt sur le revenu et 17,2% de prélèvements sociaux) sur la plus-value (et non sur le prix de vente), avec un abattement de 5 % par an à partir de la 3è année. Ce qui conduit à une exonération totale après 22 ans de détention.
L’investissement dans l’art peut présenter de s éduisants avantages et peut proposer des plus-values. Mais cela reste un placement atypique aléatoire qui présente un risque de perte en capital.
Source: Webedia, Décembre 2020.
Crédit visuel : F. und T. Werner;Gettyimages.