Taux de l’usure en France : définition
Pour définir le taux de l’usure, il faut déjà donner la définition de l’usure. Le Larousse en donne deux versions assez proches et toutes deux relatives au crédit :
l’usure est un intérêt perçu au-delà du taux licite ;
l’usure désigne un délit qui consiste à proposer, dans l’emprunt d’une somme d’argent, un intérêt à un taux excessif, supérieur au plafond fixé par la loi.
Le taux de l’usure d’une banque est bien un taux d’intérêt, qu’il est illégal de dépasser au moment de fournir une offre de crédit.
Comment calculer le taux de l’usure ?
Ce seuil coïncide au taux annuel effectif global (le TAEG dans une demande de crédit, anciennement TEG) qui inclut l’ensemble des frais associés à l’octroi du prêt. Mais qu’est-ce que le TAEG ? Selon l’article R. 314-4 du code de la consommation 1, le calcul du TAEG tient notamment compte, lorsqu’ils sont nécessaires pour obtenir le crédit ou pour l’obtenir aux conditions annoncées :
Des frais de dossier ;
Les frais payés ou dus à des intermédiaires intervenus de quelque manière que ce soit dans l’octroi du prêt ;
Les coûts d’assurance et de garanties obligatoires ;
les frais d’ouverture et de tenue de compte, ainsi que les frais d’utilisation d’un moyen de paiement ;
le coût de l’estimation du bien immobilier dans le cadre d’une transaction immobilière (hors frais d’enregistrement suite à un transfert de propriété).
Pour le calcul du taux d’usure, la Banque de France récupère des données sur les offres de prêts du marché auprès d’un groupe représentatif de banques. L’autorité effectue la moyenne des taux d’intérêt majorée d’un tiers pour constituer le taux d’usure. L’opération s’effectue pour chaque catégorie de prêt, avec une pondération selon le volume de l’encours des divers établissements étudiés.
Qu’est-ce qu’un taux usuraire ?
Le prêt est dit usuraire quand, au moment où il est consenti, le TAEG est supérieur au tiers du TAEG moyen appliqué lors du trimestre précédent l’offre.
Chaque établissement connaît les taux de l’usure publiés à la fin de chaque trimestre au Journal officiel. Les seuils de l’usure fluctuent selon plusieurs éléments :
le montant de l’emprunt ;
la durée de remboursement du crédit ;
la nature du prêt (prêt personnel, crédit renouvelable, prêt à taux fixe ou variable, découvert bancaire, etc.).
L’organisme de prêt qui propose un taux usuraire commet un délit, comme précisé dans la définition de l’usure. La sanction peut aller jusqu’à un emprisonnement de deux ans et/ou une amende de 300 000 euros.