
#03 | Les 5 grands mythes qui vous freinent en bourse
PODCAST - DANS LA PLACE
Investir en bourse, c’est réservé aux experts ? Il faut un gros capital pour se lancer ? Le trading c’est moi et ma chance ?

Bourse, démystifions les plus grands mythes.
Les idées reçues ont la vie dure, et elles peuvent freiner vos investissements. Dans cet épisode, on démonte point par point les fausses croyances qui circulent sur les marchés financiers . Avec des faits, des chiffres et des exemples concrets, on vous aide à y voir plus clair pour que vous puissiez investir sans préjugés.
Pour cela, Thibault Menanteau a invité Clotilde, fondatrice d’Aube Invest, un média d’éducation financière et Mathieu, responsable d’équipe au service clients bourse de Fortuneo1.
L'investissement en bourse comporte un risque de perte totale ou partielle du capital investi.
Les informations dans le cadre de ce podcast ne constituent pas du conseil en investissement et ne sauraient engager la responsabilité de Fortuneo pour toute décision prise sur cette base.
Présentation : Thibault Menanteau
Production et réalisation : CALLIOPÉ en collaboration avec Fortuneo

Au programme
⌛ 25 min
00:00 - Introduction
01:00 - Intervenants et expériences boursières
02:55 - Faut-il être expert pour se lancer en bourse ?
04:55 - Comment s'informer pour bien commencer
07:15 - Mythe 1 - '' Il faut être riche pour investir ''
09:10 - Une idée reçue fausse
10:15 - Mythe 2 - '' La bourse n'est réservée qu'aux hommes ''
13:30 - Mythe 3 - '' La bourse c'est de la chance ''
18:05 - Limiter la perte
20:00 - Se lancer en bourse, les retours de nos experts
23:40 - Les enseignements à retenir (récapitulatif)


Thibault | 00:00.140
Est-ce qu'il faut être expert avant de te lancer en bourse ?
Clotilde | 00:03.162
Les femmes investisseuses, quand on parle d'investissement c'est plutôt sur de longs termes, ont des meilleures performances que les hommes parce que comme elles ont une stratégie qui est du départ un petit peu plus réfléchie et qu'elles sont plus prudentes, elles ont tendance à réagir de manière moins émotionnelle et donc à faire moins de gaffe avec leurs investissements.
Mathieu | 00:18.633
La bourse c'est pas de la chance, c'est lié à des performances d'entreprise, c'est lié à des situations géopolitiques, mais en tout cas c'est pas du hasard.
Thibault | 00:27.320
Investir en bourse, c'est réservé aux experts et puis ça n'intéresse pas les femmes. Vraiment ? Aujourd'hui, on s'attaque aux idées reçues qui freinent vos investissements. Bienvenue dans La Place, le podcast pour tout savoir sur le monde de la finance et des investissements sponsorisés par Fortuneo. Je suis Thibault Menanteau et dans chaque épisode, je reçois des invités ayant une expérience toute particulière avec la bourse, qu'ils soient experts du domaine ou investisseurs avertis. Aujourd'hui, pour cet épisode, on démonte les idées reçues sur les investissements en bourse avec moi, deux invités de choix. Clotilde, tu es investisseuse. Est-ce qu'il y a des idées préconçues qui t'ont freiné avant de démarrer ton investissement en bourse ?
Clotilde | 01:14.211
Pour moi, la bourse, c'était vraiment quelque chose d'absolument pas tangible et très inaccessible. Et finalement, pas tant que ça.
Thibault | 01:21.557
Finalement, pas tant que ça. C'est ce que justement, on va voir. Et je suis aussi avec Mathieu. Mathieu, toi, tu es superviseur du service client chez Fortuneo. Est-ce que toi aussi, tu as eu peut-être affaire à des idées reçues à travers peut-être des clients qui appellent Fortuneo et qui n'osent peut-être pas se lancer en bourse ?
Mathieu | 01:38.423
Alors oui, et même dans mon cas personnel, puisque à la base, moi, je suis tombé dans la bourse un peu par accident. Je me destinais plutôt à être moniteur de ski. Effectivement, rien à voir. Et en fait, je suis rentré dedans avec beaucoup de clichés. L'idée que c'est... C'était pour les grands méchants spéculateurs, alors qu'en fait, ce n'est pas du tout aussi manichéen que ça. Sans les marchés financiers, aujourd'hui, il serait très compliqué pour certaines entreprises de se financer. Et en plus, c'est un domaine qui est techniquement intéressant, intellectuellement stimulant. Et ça, c'est ce qui m'a beaucoup plu. Et c'est pour ça que plus de 20 ans après, je suis toujours là.
Thibault | 02:24.319
Toujours là, toujours présent.
Mathieu | 02:25.484
Tout à fait.
Thibault | 02:26.064
Avant toute chose, et pour que cela soit bien clair, on ne délivrera aucun conseil en investissement dans ce podcast. Celui-ci a uniquement pour but de vous partager mon expérience et celle de mes invités. Surtout, gardez bien en tête que les performances passées d'un actif ou d'un indice ne garantissent jamais ces performances futures. Parce que oui, investir en bourse, c'est potentiellement gagner de l'argent, mais c'est aussi risquer d'en perdre. L'argent investi peut être perdu en totalité. On va démarrer avec la première idée reçue qu'on va traiter. Claude Tilde. Je vais démarrer par toi. Est-ce qu'il faut être expert, absolument expert ? Est-ce que toi, tu étais experte du domaine avant de te lancer en bourse ?
Clotilde | 03:04.523
Pas du tout, pas du tout. Le plus important, c'est d'avoir la volonté d'apprendre. Et moi, quand j'ai commencé, je n'avais même jamais fait un budget. Je n'avais jamais regardé à mes dépenses et je m'y suis mis vraiment petit à petit en trouvant les bonnes ressources, en apprenant quelques mots de vocabulaire et en ayant... les bonnes bases et on peut déjà faire beaucoup avec ça. Oui,
Thibault | 03:26.873
j'imagine qu'au service client, tu as dû voir beaucoup de portefeuilles, mais le niveau d'expertise est relatif.
Mathieu | 03:33.896
Oui, tout à fait. En fait, il est très variable et on n'a pas du tout besoin d'être un expert pour commencer en bourse. En fait, ça va vraiment dépendre du type de produit vers lequel on se dirige. Il y a des produits beaucoup plus techniques que d'autres, beaucoup plus complexes, où là, oui, Il va falloir avoir un certain degré d'expertise. Mais si on compare par exemple un OPCVM indiciel sur le CAC 40 et un produit dérivé à effet de levier, ça n'a rien à voir en termes de complexité.
Thibault | 04:05.093
Alors on va repréciser quand même, un OPCVM, qu'est-ce que c'est ? Et un fonds indiciel, qu'est-ce que c'est ?
Mathieu | 04:10.075
D'accord, donc un OPCVM, ça va être un panier de valeurs géré par un professionnel, une société de gestion. D'accord. Donc on va être dans le cadre de la gestion passive. Oui. Un fonds indiciel, ça signifie que ce fonds, ce panier de valeur va suivre un indice. D'accord. Donc il va avoir une composition qui va répercuter les performances de cet indice.
Thibault | 04:30.323
Et finalement, pour avoir ce genre de produit financier, on n'a pas vraiment besoin d'être expert en fait.
Mathieu | 04:35.984
Non, c'est un peu le principe. D'ailleurs, ils sont là pour ça. Ça va permettre à un investisseur avec très peu de connaissances de se lancer en ayant un panier diversifié. et plutôt une grande vision de l'économie. C'est-à-dire qu'en fait, ça ne va pas suivre un secteur en particulier. Ça va être assez généraliste et ça permet de foncer très facilement.
Thibault | 04:56.559
De mettre le pied à l'étrier. Alors, comment on fait pour se former ? Parce qu'investir, c'est une démarche, c'est quelque chose d'intéressant. Mais l'idée, c'est que quand on pose son argent sur quelque chose, on commence à s'y intéresser. Comment on fait pour se former ? Pour acquérir des connaissances ?
Mathieu | 05:15.022
Il y a plein de sources différentes. Déjà, en termes de connaissances, je vais séparer deux choses. Il y a la connaissance technique des produits, ça c'est une chose, et il y a la connaissance du marché et de son évolution, et c'est autre chose. On peut être très bien expert dans le fonctionnement des produits et pas forcément expert sur le fonctionnement du marché ou se tromper dans l'évolution des valeurs, et inversement. Donc, pour se former sur les produits techniques, Là, je recommande d'aller plutôt sur les prospectus des produits, sur les documents d'information clés. Pour les produits dérivés, les sites des émetteurs sont en général très bien faits, à vocation pédagogique. On va aussi avoir le site institutionnel type site de l'AMF qui permet d'avoir beaucoup d'informations. Pour l'évolution sur les marchés, c'est un peu différent. Là, je recommanderais plutôt d'aller vers les médias spécialisés, que ce soit de la presse. économiques et financières, les chaînes spécialisées.
Thibault | 06:15.943
Et reconnues.
Mathieu | 06:17.284
Et reconnues, bien entendu.
Thibault | 06:18.104
Parce qu'évidemment, sur le marché, il y a beaucoup de choses en termes de formation, plus ou moins pertinentes.
Mathieu | 06:22.926
Tout à fait. Donc là, il faut faire le tri. Je pense que j'irais plutôt sur des médias mainstream pour commencer, pour éviter de se louper.
Thibault | 06:32.170
Oui, je comprends. Clotilde, toi, tu as des médias privilégiés que tu regardes souvent ?
Clotilde | 06:37.317
Alors, tu parlais de l'AMF, moi je suis belge, donc notre équivalent c'est la FSMA, qui a le même rôle de régulateur, et eux ont mis en place un site qui répertorie énormément de concepts, et qui sert aussi un peu de lexique pour chacun des termes un petit peu techniques, donc ça m'a beaucoup aidée, et moi ce que j'aime bien aussi entendre pour me renseigner, c'est un peu des partages d'expériences d'autres personnes, pour ça il y a plein de médias ou de podcasts sur les réseaux sociaux. qui peuvent être aussi très utiles, surtout pour avoir des retours d'expérience de personnes qui sont déjà passées par là.
Thibault | 07:11.269
Alors justement, on va passer maintenant à la deuxième idée reçue, l'expertise. On a compris que ce n'était pas forcément une nécessité, mais que c'était intéressant d'acquérir des connaissances au fur et à mesure. Mais est-ce qu'il faut être riche pour pouvoir démarrer, Mathieu ?
Mathieu | 07:25.739
Alors, pas du tout. Aujourd'hui, on peut démarrer avec des sommes très faibles. Il y a beaucoup de plateformes, de banques qui proposent... proposent des tickets d'entrée très modérés. On a des produits aujourd'hui qui coûtent très peu cher. Certains produits vont coûter moins d'un euro.
Thibault | 07:45.668
Quand tu parles de produits, ça peut être une part d'un ETF, ça peut être une action boursière, c'est quoi ?
Mathieu | 07:50.810
Un vecteur d'investissement, quel qu'il soit. Effectivement, les produits que tu as cités, ça peut en être d'autres, certains produits dérivés. sans conseiller quelques produits que ce soit, mais en tout cas, on a des produits avec des tickets d'entrée très bas. Le point sur lequel j'inviterais à être vigilant pour quelqu'un qui débute avec une somme relativement modeste, c'est au niveau des frais. Mais aujourd'hui, c'est beaucoup plus adapté. Il y a 20 ans, c'était compliqué, et c'est peut-être de là que vient cette idée reçue, parce que les frais de comptage étaient élevés. Ça veut dire que si j'achète une action qui cote 100 euros, mais que je dois payer 15 euros pour l'acheter, 15 euros pour la revendre. À un moment, je n'ai pas pris 30% sur cette action, je ne suis pas gagnant. Aujourd'hui, ce n'est plus du tout le cas. Il y a de nombreuses plateformes qui proposent des tarifs très attractifs. Sur les PEA, les frais sont réglementés et plafonnés par l'État. Donc, on va être de l'ordre de 0,5% au maximum. 1,2% si je passe mon ordre par téléphone, 0,5% si je le passe par Internet. Donc, là, on arrive à quelque chose qui... permet de rentabiliser un investissement, quel que soit le montant de départ.
Thibault | 09:01.298
D'accord. Clotilde, toi, tu as fait comment ? Tu as mis tout de suite un gros montant ou tu y as été progressivement ?
Clotilde | 09:06.922
Non, pas du tout. Moi, ce que j'ai trouvé important, c'était justement le premier pas de se lancer. Et pour faire ce premier pas, moi, j'ai commencé avec 10 euros ou 20 euros. C'était vraiment un petit montant, mais qui m'a permis de vraiment faire ce premier pas. Et ensuite, en fonction de ce que je pouvais me permettre de mettre par moi, j'ai... augmenter tout doucement le montant.
Thibault | 09:28.193
Et Mathieu, est-ce que tu as un chiffre qui illustre finalement que cette idée reçue est fausse ?
Mathieu | 09:33.935
Alors oui, aujourd'hui en France, selon les données de l'AMF, 14% des investisseurs sont des jeunes actifs ou des étudiants, donc de moins de 25 ans, par nature, pas les personnes les plus fortunées. Et chez Fortuneo, ça va même plus loin, puisque c'est 23% de notre clientèle en 2023.
Thibault | 09:53.193
C'est un quart de la clientèle de Fortuneo qui est dans cette situation-là, finalement, qui n'a pas un patrimoine extensible, mais qui souhaite quand même passer le pas.
Mathieu | 10:04.664
Oui, tout à fait. Il y a un vrai rajeunissement sur ce domaine d'investissement et donc forcément une baisse du ticket moyen. Du portefeuille moyen.
Thibault | 10:16.684
Troisième idée reçue maintenant, la bourse, c'est un truc d'homme. Alors, naturellement, Clotilde, je me tourne vers toi. J'imagine que c'est un thème qui te tient à cœur. Qu'est-ce que tu en penses, toi ? Est-ce que la bourse, c'est vraiment un truc d'homme ou toi, tu t'y retrouves ?
Clotilde | 10:31.014
D'abord, non, la bourse n'est pas un truc d'homme. Par contre, je pense qu'on a un peu une approche différente de la bourse entre les femmes et les hommes. Si je prends mon cas particulier, je sais que je tenais... à vraiment me renseigner et à comprendre ce que je faisais avant de me lancer. Et il s'avère que c'est un avantage d'avoir énormément de précautions et c'est un trait qui est associé aux femmes parce que ça permet d'être plus renseignée et d'être plus réfléchie sur les investissements qu'on va faire. Et il y a même une étude qui a montré que les femmes investisseuses, donc quand on parle d'investissement, c'est plutôt sur le long terme, ont des meilleures performances que les hommes parce que comme elles ont une stratégie qui est du départ un petit peu plus réfléchie, et qu'elles sont plus prudentes, elles ont tendance à réagir de manière moins émotionnelle et donc à faire moins de gaffe avec leurs investissements.
Thibault | 11:18.506
Et en tant que femme, est-ce que tu as trouvé une représentation, peut-être une personnalité féminine qui t'a donné envie d'investir ?
Clotilde | 11:26.891
Alors la toute première fois que j'ai été confrontée à une femme qui investissait et qui en a parlé ouvertement, c'était lors d'une conférence il y a à peu près deux ans et demi, avant même que je n'entende parler d'investissement et que je commence à investir moi-même. Et au fur et à mesure de mes recherches, je me suis rendu compte qu'en fait, il n'y avait pas de représentation qui me ressemblait de mon âge. Et c'est pour ça que je me suis lancée dans la création de contenu pour parler d'éducation financière, notamment aux jeunes femmes de mon âge qui me ressemblent.
Thibault | 11:52.889
Et d'ailleurs, on peut peut-être le citer tout simplement ton média.
Clotilde | 11:56.030
Oui, vous pouvez le retrouver sur Aube Invest, sur tous les réseaux sociaux.
Thibault | 11:59.212
Aube, A-U-B-E, Plouin Invest, c'est ça ? Et donc du coup, ton contenu, c'est ?
Clotilde | 12:04.699
On parle de toutes les thématiques liées à l'argent et ce que l'argent dit de nous en tant que femmes, donc nos investissements, nos budgets et notre relation à l'argent en famille, entre amis en général.
Thibault | 12:14.707
Et toi Mathieu, est-ce que c'est une idée reçue, cette notion de masculinité du marché boursier, que tu retrouves au service client par exemple de Fortuneo ?
Mathieu | 12:25.196
Alors, statistiquement, oui, la bourse reste un domaine majoritairement masculin. Pour autant... C'est une idée, je pense qu'il faut battre en brèche parce qu'au niveau performance, les femmes n'ont rien à envier aux hommes. Et là, je rejoins Clotilde. On a beaucoup d'exemples. Quand les femmes s'y mettent, en général, elles sont mieux préparées, plus prudentes. Elles y viennent un peu plus tard, en moyenne, plutôt passé la trentaine. Et elles ont des stratégies d'investissement plus réfléchies. J'ai une anecdote assez intéressante là-dessus. une cliente qui avait récupéré le portefeuille de son mari après son décès. Et là, on parle d'un portefeuille de plusieurs millions d'euros, quelque chose de très conséquent.
Thibault | 13:12.083
Qu'on aimerait tous avoir sur notre compte bancaire, c'est ça ?
Mathieu | 13:14.465
Tout à fait. Et en fait, clairement, les performances ont été meilleures une fois que madame a récupéré le portefeuille que du temps où c'était monsieur qui le gérait. Alors qu'elle ne partait pas avec une expérience significative sur les marchés financiers.
Thibault | 13:31.211
Nouvelle idée reçue maintenant, avec un petit peu cette notion, je mets des guillemets bien évidemment, la bourse c'est un peu moi et la chance. Je peux tout perdre du jour au lendemain. Clotilde, comment tu fais pour surpasser cette idée reçue ?
Clotilde | 13:49.341
Moi, j'ai mis en place une stratégie qui consiste à ne pas trop regarder mon portefeuille trop régulièrement pour justement éviter de réagir émotionnellement et de... vendre au mauvais moment ou acheter au mauvais moment. Moi, ma stratégie, c'est plutôt d'ajouter à mon temps régulier et à fréquence régulière, ce qui s'appelle le DCA. Et ça me permet de profiter d'une performance moyenne. Et la seule chose dont moi, je dois me soucier, c'est que je pense que l'économie dans laquelle j'ai investi va évoluer dans le sens positif à terme. Et c'est un peu la manière que moi, j'ai trouvée pour éviter justement d'être... dans cette panique de gagner ou perdre à tout prix.
Thibault | 14:31.596
Est-ce que tu as eu peur de ça, de cette notion de moi et la chance, cette fameuse chance qui, au final, n'en est pas vraiment une, puisque c'est du travail ?
Clotilde | 14:40.921
Je n'ai pas spécialement eu peur, parce que, comme je l'ai dit, j'ai commencé avec des petits montants et j'avais fait tout ce travail en amont de savoir ce que je pouvais mettre en bourse. Et j'avais une épargne de sécurité, donc l'argent que j'ai mis, c'est un argent que, par définition, j'étais prêt à perdre.
Thibault | 14:58.099
Et toi Mathieu, sur cette notion de moi et la chance, et j'imagine qu'au service client parfois tu as peut-être eu affaire à des gens qui étaient un petit peu dans cette démarche-là, comment tu réagis, comment tu perçois cette notion ?
Mathieu | 15:10.889
Alors, si on remet dans le contexte, et là je rejoins Clotilde, l'argent qu'on met en bourse, ça doit être de l'argent qu'on est prêt à perdre. Parce que dans le pire des cas, c'est ce qui peut arriver. Pour autant... Pour moi, la bourse, ce n'est pas de la chance. C'est lié à des variations d'entreprise, enfin à des performances d'entreprise. C'est lié à des situations géopolitiques. Mais en tout cas, ce n'est pas du hasard. Donc, par contre, ce principe-là, certes, on peut faire les mauvais choix, mais ce n'est pas une histoire de chance. Tout le monde peut se tromper. D'ailleurs, c'est l'usoire de penser qu'on gagnera à tous les coups. Ce n'est pas vrai. forcément, il y a des fois où on va gagner, des fois où on va perdre. Ce qui compte, c'est de gagner au global. Et pour ça, il y a pas mal de stratégies aussi qu'on peut mettre en place pour limiter les pertes potentielles. Je pense au DCA que Clotilde indiquait.
Thibault | 16:11.819
Qui n'est pas forcément la stratégie ultime, mais qui est une stratégie particulière.
Mathieu | 16:16.041
Moi, j'ai vu des clients avec des portefeuilles avec une mise de départ de 100 000 euros, atteindre des sommes de plusieurs millions. À l'inverse, je suis des gens avec des sommes de départ de 100 000 euros, tout perdre. Oui, ça arrive. Mais encore une fois, moi, j'insiste sur le point, ce n'est pas de la chance.
Thibault | 16:34.640
C'est la notion de travail et de connaissance qu'on a abordé tout à l'heure, justement, qui vient aussi entrer en jeu, j'imagine.
Mathieu | 16:41.323
Oui, ça va être d'aller sur des produits qu'on connaît, de mettre en place des stratégies pour essayer au maximum de limiter ces risques. Ça va être de diversifier son portefeuille. ça va être d'aller sur des secteurs qu'on connaît et puis aussi de savoir réagir de façon non émotionnelle. On doit partir avec une stratégie qui est claire, qui est de se dire, par exemple, si j'ai perdu tant, bien j'arrête, je réoriente mon épargne sur un autre produit, sur un autre domaine, et ça, il faut s'y tenir.
Thibault | 17:15.328
Accepter la défaite pour pouvoir rebondir éventuellement, mais se laisser le temps aussi, j'imagine.
Mathieu | 17:20.751
Oui. se laisser le temps et voilà. Mais par contre, partir avec une stratégie et savoir s'y tenir, même si à un moment, elle ne va pas dans notre sens. Donc, il faut déjà, au moment où j'investis, prévoir comment je vais gérer si ça ne se passe pas comme je le souhaitais.
Clotilde | 17:37.105
Oui. J'aime bien cette idée du fait que ce sont des choix, au final. Donc, le résultat, bien qu'il soit évidemment influencé par toutes les grandes tendances de marché, s'il y a une grande crise qui se passe, etc. Mais au final, ça reste... le résultat de choses qu'on a choisies initialement.
Thibault | 17:53.414
Oui, c'est nous, nous-mêmes, nos propres responsabilités. Et puis ensuite, advienne que pourra en fonction du marché. C'est un petit peu ce qu'il faut en retenir. Et alors, on a parlé du DCA, évidemment, mais il y a peut-être d'autres choses à faire, d'autres stratégies à mettre en place pour justement limiter cette notion de volatilité ou peut-être même de perte ?
Mathieu | 18:14.048
Alors, limiter la volatilité, on ne va pas pouvoir le faire. La volatilité, elle existe sur les marchés. On prendra des produits plus ou moins volatiles. En revanche, pour essayer de limiter les pertes et de se tenir à sa stratégie de départ, on peut utiliser des ordres à seuil de déclenchement, des ordres à plage de déclenchement. En fait, tous les types d'ordres qui vont permettre de se déclencher dès que la valeur touche un seuil planché.
Thibault | 18:38.628
Donc, si on prend un exemple, une valeur à 100 euros, si on met un ordre de seuil de déclenchement ?
Mathieu | 18:43.953
Oui, on va pouvoir mettre, par exemple, si je me fixe une perte maximum à 20%. Je mets un ordre à seuil de déclenchement à 80 euros. Au moment où la valeur va toucher les 80 euros, ça va vendre automatiquement. Et du coup, je n'aurais pas à me poser plus de questions.
Thibault | 18:57.162
Clotilde, tu sais qu'il y a évidemment des adages qui circulent en bourse, il y en a beaucoup. Est-ce que toi, tu en as identifié un qui t'a paru dangereux ?
Clotilde | 19:06.949
En fait, c'est surtout cette idée qu'on peut battre le marché et prendre en confiance quand la tendance se passe bien. On a l'impression qu'on est un petit peu au-dessus de ce qui se passe. Et c'est à ce moment-là qu'il faut justement contenir ses émotions, parce qu'il faut les contenir à la baisse, mais il faut aussi les contenir à la hausse. Donc je pense que c'est quelque chose de très intéressant à aborder. Et cette idée que battre le marché, en fait, c'est un métier. Il y a des gens qui sont payés pour ça et qui font ça tous les jours, des analystes. Donc c'est aussi, tout dépend du niveau d'attention qu'on veut y mettre. C'est possible, je ne dis pas que c'est impossible. Mais ça demande énormément de travail et d'efforts et de concentration sur ce sujet-là.
Thibault | 19:47.327
Je rappelle, simplement pour que battre le marché, ça soit clair pour tout le monde, admettons le CAC 40 fait 5% sur une journée, l'objectif de l'investisseur, du trader peut-être, parce qu'à ce niveau-là c'est quasiment du trading, ça va être d'aller faire 7, 8, peut-être 10%. C'est cette notion de surperformer, d'aller plus loin que ce qui a été fait. Clotilde, qu'est-ce que tu dirais, toi, à quelqu'un qui hésiterait ? à se lancer en bourse à cause d'une des idées reçues, par exemple, qu'on a citées précédemment ?
Clotilde | 20:18.572
Je pense qu'une des principales causes pour lesquelles les gens n'osent pas se lancer, c'est qu'ils ont peur de tout ce dont on vient de parler. Moi, je pense que pour combattre cette peur, il faut comprendre Donc, il faut comprendre les bases de ce que ça veut dire d'investir, les bases de la gestion de son argent. Et une fois qu'on a compris ces bases et que l'argent qu'on est prêt à investir, c'est un investissement qui est réfléchi. Alors, dans ce cas-là, on arrive à être un peu plus serein. Et le tout, c'est vraiment de se lancer, même avec des petits montants. Lancez-vous.
Thibault | 20:50.689
Mathieu, est-ce qu'il y a une croyance populaire, auquel j'imagine tu as été confronté dans ton travail, qui... dont il faut se méfier ?
Mathieu | 20:59.513
Alors, moi, il y a une croyance contre laquelle je me bats depuis des années. C'est le fameux « tant que je n'ai pas vendu, je n'ai pas perdu » .
Thibault | 21:10.800
Il y a un peu de zé qui pend dans cette histoire-là, j'ai l'impression.
Mathieu | 21:14.123
C'est possible. Là, je parle de mon opinion personnelle. Clairement, tant que je n'ai pas vendu, je n'ai pas matérialisé ma moins-value d'un point de vue fiscal. Pour autant... Si j'avais un titre qui valait 100 et qui aujourd'hui vaut 50, j'ai perdu. À l'instant T, j'ai perdu. Et moi, ça me fait un peu penser au lapin pris dans la lumière des phares et figé. C'est-à-dire qu'à un moment, pour moi, il faut savoir, comme je l'ai indiqué précédemment, c'est de fixer des limites, se dire à un moment, j'ai perdu temps. Eh bien, très bien, dont acte, je sors. de la position que j'avais et je réoriente mon épargne. Quand je dis réorienter, ça ne veut pas dire sortir des marchés financiers, mais ça veut dire aller choisir peut-être un autre titre, un autre produit qui a plus de chances de monter demain. Parce qu'à force de rester ainsi sur son produit, peut-être qu'il va remonter. Mais est-ce que je n'aurais pas eu une meilleure performance en me positionnant entre-temps sur un autre titre qui, lui, va monter plus vite ? plus rapidement, plutôt que de rester et d'attendre que ça remonte. Si tant est que ça remonte un jour. Parce qu'à ce compte-là, j'ai un exemple en tête qui parlera aux plus anciens d'entre nous, mais l'action Alcatel, qui à une époque était une des stars du CAC 40 sur la Bourse de Paris.
Thibault | 22:42.380
C'est dans la téléphonie mobile, c'est ça ?
Mathieu | 22:44.001
Tout à fait. Ça valait quasiment 100 euros. Et c'est une action qui est descendue, descendue, descendue, jusqu'à valoir moins d'un euro.
Thibault | 22:53.224
Effectivement, et donc sur la garde, ça pique un petit peu. Voilà,
Mathieu | 22:56.125
et en fait, à un moment de se dire, tant que je n'ai pas vendu, je n'ai pas perdu, bah si, puisque l'action n'est jamais remontée finalement. Donc une action, finalement, quand elle baisse, il peut y avoir des bonnes raisons, ça peut être que la société va mal, qu'elle risque de faire faillite, et autant ne pas attendre que ça arrive avant de récupérer ses billes et d'aller les placer ailleurs.
Thibault | 23:19.456
Donc l'objectif, si on doit retenir quelque chose, c'est aussi de trouver un équilibre sur la notion de vente, de ne pas surréagir, mais de savoir vendre quand aussi le marché le demande, d'avoir une certaine finesse d'analyse. En tout cas, je vous remercie à tous les deux d'être venus aujourd'hui, d'avoir parlé un petit peu de votre expérience, de vos connaissances. Et puis, on se retrouve très, tr ès vite.
Clotilde | 23:38.984
Merci, Thibault.
Thibault | 23:39.664
Je retiens trois choses de cet épisode. Déjà, on va au-delà des idées reçues. Tout le monde peut se lancer en bourse en fonction de son profil de risque. Mais il est important pour cela d'avoir une stratégie adaptée à ses objectifs, à son profil, à sa tolérance au risque. Ensuite, oui, la bourse, on peut gagner gros, mais on peut également tout perdre. Alors, il est important de garder la tête froide, de se documenter, de se renseigner sur les outils et les stratégies qui peuvent être mis en place. Car c'est mon troisième enseignement. La curiosité et la formation sont les meilleures armes pour tenter de progresser en tant qu'investisseur. Voilà, j'espère que cet échange vous a donné les clés. Je l'ai déjà dit, mais cette importance n'est pas du conseil en investissement. Les valeurs qui ont pu être citées fluctuent à la hausse comme à la baisse. Et quand on parle de bourse, il y a toujours un risque, le risque de faire de beaux investissements, mais aussi le risque de perdre tout, tout parti de l'argent investi. Bref, en bourse, les maîtres mots, patience, vigilance et connaissance. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager avec vos proches et à vous abonner. Merci à tous. toutes et à tous pour votre écoute. Merci à Fortuneo de soutenir ce podcast. A très bientôt dans La Place et en attendant, prenez soin de vous et de vos investissements.