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Comprendre les critères ESG

L’investissement responsable a le vent en poupe. D’ailleurs, les encours des fonds durables ouverts aux épargnants français ont bondi de 87 % en un an pour atteindre 278 milliards d’euros selon Novethic 1, filiale du Groupe Caisse des Dépôts spécialisée sur le sujet. Derrière ce terme se cachent plusieurs types de placements : éthiques, socialement responsables, durables… Mais quoi qu’il en soit ce sont les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance qui sont au coeur de ces fonds d’investissement.

Publié le 23 septembre 2020

Des placements qui contribuent au développement durable

L’association professionnelle de place, l’AFG (Association française de la gestion financière), définit l’investissement socialement responsable comme “un placement qui vise à concilier performance économique et impact social et environnemental en finançant les entreprises et les entités publiques qui contribuent au développement durable quel que soit leur secteur d’activité”.

Pour identifier ces entreprises et entités publiques, les gérants intègrent à leur analyse économique et financière une approche extra-financière qui repose sur les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance, les fameux critères ESG. Ils permettent d’évaluer si les entreprises ont une approche vertueuse en matière de climat, de respect des droits humains et une bonne gouvernance. Chacun de ces trois grands critères peut être jaugé par le biais de plusieurs indicateurs.

Des critères en pagaille

Pour la dimension environnementale, les analystes vont s’intéresser à la production et au recyclage des déchets, à la prévention des risques industriels, à la consommation d’énergie et d’eau, aux émissions de CO2… Côté social, le bon traitement des salariés et des partenaires sera scruté, comme la prévention des accidents, la formation, la mixité, l’absentéisme… Enfin, pour la gouvernance , les sociétés de gestion s’attacheront à vérifier la transparence de l’information concernant la rémunération des dirigeants, la qualité de traitement des actionnaires minoritaires, l’indépendance du conseil d’administration…

Tous ces éléments ne sont pas figés dans le marbre et chaque gestionnaire peut déterminer les critères et ratios qui lui paraissent le plus adéquats. Mais face à la multiplicité des données existantes, l’AFG a publié courant juin une liste des indicateurs extra-financiers 1 “nécessaires pour évaluer une entreprise afin de lutter contre le syndrome Trop d’informations tue l’information”. Cette liste figure un socle de données incontournables.

A noter : Tous les fonds n’intègrent pas tous les critères. En effet, il se développe depuis quelques années des produits thématiques, spécialisés sur un sujet comme le climat ou la biodiversité, l’éducation… Dans ce cas, ce sont essentiellement les critères liés à la thématique qui seront utilisés.

Plusieurs approches cohabitent

Une fois les données rassemblées, directement auprès des entreprises ou par le biais d’agences de notation spécialisée, le gérant du fonds doit les intégrer dans son processus de sélection des entreprises. De nombreuses méthodes existent, plus ou moins strictes.

  • La plus courante est France s’appelle “best-in class” : elle consiste à privilégier, secteur par secteur d’activité, les entreprises dotées des meilleures notations ESG, et ce sans exclure de secteur.

  • Autre façon de faire : le "best in universe". cette fois, le gérant sélectionne les entreprises les mieux notées sur les critères ESG tous secteurs confondus, ce qui peut le conduire à exclure les secteurs les plus polluants notamment.

  • Autre approche à connaître : la "best effort", qui consiste à choisir les entreprises qui améliorent le plus, dans le temps, leurs pratiques environnementales, sociales et de gouvernance.

Les professionnels peuvent ajouter à ces méthodes certaines exclusions comme les entreprises œuvrant dans le secteur de l’armement.

Des labels pour se repérer

Il n’est pas toujours évident de se repérer dans la foule de placements se réclamant des critères ESG ou vantant une gestion ISR (investissement socialement responsable). C’est pourquoi le gouvernement a mis en place deux labels à destination des investisseurs particuliers. Le premier, le Label ISR, certifie les fonds ayant une gestion responsable. Le second, le label Greenfin, est plus spécifique car il est remis aux fonds contribuant au financement de la transition énergétique et écologique. Dans les deux cas, la société de gestion doit respecter un cahier des charges et le label est décerné après un audit réalisé par un organisme indépendant.

Source: Webedia, Septembre 2020.

Crédit visuel : Mint Images, Gettyimages


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