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Quels sont les risques économiques à surveiller en 2023 ?

L’année 2022 a été agitée sur le plan économique. Le conflit en Ukraine, le retour de l’inflation, des taux d’intérêt en hausse ou encore l’explosion des prix de l’énergie ont secoué l’Europe et bien plus. Dans ce contexte, que peut-on envisager pour les mois à venir ?

Publié le 15 mai 2023

 En 2023, l’économie mondiale se retrouve dans une situation instable.

La récession, le phénomène le plus redouté

C’est une certitude, ce qui s’est passé en 2022 va laisser des traces en 2023. Au point que, dans son rapport sur les perspectives économiques mondiales1 la Banque mondiale a averti que l’économie mondiale était « dangereusement proche de la récession ». Pour rappel, on parle de récession lorsque l’économie d’un pays ou d’une zone recule sur deux trimestres consécutifs, principalement sur la base du produit intérieur brut (PIB). Autrement dit, une récession a lieu lorsque le PIB est en recul sur une période d’au moins six mois consécutifs. 

Les conséquences d’une récession sur l’économie sont vastes et durables. Elles vont de la faillite de nombreuses entreprises à cause d’une baisse de la production (ce qui provoque alors la perte d’emplois et la hausse du chômage), à un déclin du pouvoir d’achat des ménages et de la consommation, sans oublier un risque important d’accroissement des inégalités entre les plus pauvres et les plus riches. Dans ce climat très incertain, les marchés financiers sont aussi impactés, avec des valeurs boursières et des investissements qui tendent à baisser fortement.

Depuis 1945, la France a connu quatre récessions : en 1974, au moment de la crise du choc pétrolier, en 1993, en 2009 et, la plus importante de ces dernières décennies, en 2020 avec la crise du Covid-19. En moyenne, la durée des récessions depuis 1945 a été de 11 mois. Alors, 2023 marquera-t-elle la cinquième période de récession dans l’Hexagone ? La Banque de France n’exclut pas cette hypothèse même si elle veut se montrer optimiste en expliquant que l’économie française « manifeste une certaine résilience »1.

Une inflation encore non maîtrisée

L’année 2022 a été marquée par une inflation globale très importante. Et l’une des plus grosses craintes pour 2023 1 est que cette augmentation générale des prix se poursuive au cours des mois à venir, avec alors des conséquences directes et indirectes sur la consommation des ménages et la production des entreprises, entre autres choses. 

Bonne nouvelle toutefois, les derniers mois ont mis en lumière une modération de l’inflation globale qui semble indiquer que le pic est désormais passé. En pratique, après avoir atteint un record historique de 10,6% en octobre 2022 dans la zone euro, le taux d’inflation est passé à 9,2% en décembre et 8,5% en janvier 2023. Dans ce contexte, les prévisions d’inflation pour les mois à venir ont été revues légèrement à la baisse par rapport à l’automne dernier : de 9,2% en 2022, l’inflation globale dans l’Union européenne devrait redescendre à 6,4% cette année. Pour la zone euro, elle devrait passer de 8,4% en 2022 à 5,6% en 2023.1

Mais attention, ces prévisions sont potentiellement amenées à être revues au cours des mois à venir puisqu’elles reposent essentiellement sur la baisse (peut-être temporaire) de l’inflation énergétique alors que, de son côté, l’inflation sous-jacente n'a vraisemblablement pas encore atteint son pic. 

Un atterrissage brutal ou « hard landing »

Si la récession parvient à être évitée ces prochains mois, la zone euro et la France devront, quoi qu’il en soit, au minimum faire face à une période de ralentissement économique. La question du moment n’est pas de savoir si ce ralentissement aura lieu mais plutôt si son atterrissage se fera en douceur ou s’il sera brutal. 

Et c’est de plus en plus l’hypothèse de l’atterrissage brutal qui est désormais évoquée. Cette situation, aussi appelée « hard landing », traduirait l’échec des autorités monétaires (la Banque centrale européenne) à gérer les taux d’intérêt, par un relèvement trop brutal par exemple, comme celui remarqué ces derniers mois. Cela pourrait alors impliquer que les taux d’intérêt se maintiennent à des niveaux plus élevés, même lorsque la BCE arrêtera de relever ses taux directeurs. 

Une situation géopolitique instable qui peut tout changer

On l’a vu l’an passé, sur le plan international, tout peut changer et, surtout, se détériorer rapidement. Pour l’Institut Montaigne, 2023 pourrait bien être l’année de tous les dangers sur le plan géopolitique. 1La guerre toujours en cours en Ukraine, les risques d’ouvertures de nouveaux fronts ou encore une éventuelle synchronisation des actions de la Russie et de la Chine pourraient venir tout chambouler dans l’économie mondiale. 

Cet article est donné à titre purement informatif, il ne constitue pas un conseil en investissement ou un conseil d’ordre financier, juridique ou fiscal de la part de Fortuneo, et ne saurait engager la responsabilité de Fortuneo pour toute décision prise ou non sur cette base.

Source : Jellyfish,  Mai 2023

Image : Ijeab


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